POÉSIES C

LES UN AN DE PÂQUES

Triomphalement le fil de chair

 

qui bourgeonne à la porte close,

à l’ouïe le fuseau et la navette, l’adopté et l’oreille de l’heure pourtant- le fils le visible du père s’effleurit ineffaçable

l’œuf du ciel sur les pentes du ciel comme un virus révèle et mure,

et l’enfant d’un dieu dans une prairie volante

des tombes faire sortir la vie,

exempt cette année des clochers le sonneur des cloches

l’annonce d’espérance ivre du sang des fruits, et l’anormalité

racinaire dans laquelle nous sommes confinés            joints clavetés à chacun de nos gestes

la mort est morte de ses contours où notre mort s’avance grande ouverte, le cœur changé, refléter cette lumière dans la clarté de nos faces tendues vers la nuit et la mort si gouvernable vaincue au mitan de ton visage nu écorsé du masque labile crépon-la toile fraîche                  ♣26 Confinement Pâques 2020 par Catherine Jourdan

BIS REPETITA PLACENT

Aux frontières, des hommes ont cousu leurs lèvres Par Catherine Jourdan (réactualisé le 29 octobre 2020)         

Charlie hebdo, 13 Novembre, Nice                                                                                      Et la vie continue,     feu nu mon fou ?

Et la vie continue, pénètre tout.  Evocations pures.

La salle de ce restaurant est pleine d’une vie ardente des fragments de verre. L’heure d’hiver qui parfois accable la pesanteur. La vie continue, et bourdonne au bout de la ville. Le cri d’une mouette de nuit vieille parmi les pigeons.

La vie continue, les onyxs et les substances bleues. La vie continue à une amie qui vous oublie si fort. Et l’était. Qu’en pensent tes yeux ? On les voit jouir du soir, on les voit jouir du jour.  Et la vie continue, saoule d’univers qui rit comme une enfant. Et la vie continue, manger dans la lenteur ou dort… Et tous les sons. Il perd son sang… Chaud encore et la mer s’élance.

Et la vie continue restaurée dans la régularité, présente dans une lumière de Paradis et les sifflets des trains. La pierre d’aimant danse et qui est immobile et le mouvement de ses plumes. Et la vie continue, la douleur rentrée et les stances de la flute à la terrasse d’un café. Meurt la peur. 

Et la vie continue celle qui tourne, orpheline à peine sevrée. Peut-être l’oiseau couve,            sa température s’élève. J’écoute le printemps prochain.

La vie continue, efface les lieux des couronnes sous les mares de sang augurales. Et la vie continue dans la paix des tombes dotées des passions humaines et l’inquiète source. Et la vie continue, je continue de t ‘élire. L’autre jour, tu resplendissais. Et la vie continue, un cœur mort a retrouvé ses battements. Et la vie continue, les monuments aux morts, les fenêtres ré-pavoisés et la militarisation de la vie et les incertaines transparences.

La vie continue, les dessins et les poèmes, les loupiotes et les bougies consumées, les fleurs mûries dans une serre, des bouquets dans de la cellophane, les photos de victimes… Un fonds documentaire et il fait jour.

Matérialiser l’inconcevable et les gages de larmes.                         Reprenons. Je n’ai pas compris tout de suite ce qui se passait. La chinoiserie musicale de jacques Offenbach. Ba-ta-clan ! Je réalise ce qui se passe. A peine l’ai-je deviné… J’étais aimable, élégante -Te souviens-tu… Couverte de poussières, je commence à voir des gens morts. La mezzanine élastique et les attaches du trapèze et la réplique de tirs venue du balcon. D’autres sont serrés en boule. Leurs proies. La longue bâche blanche et nos muettes stupeurs.

Et la vie continue, les running de Ban Ki-Moon, et les talons aiguilles de Vivienne Westwood et les anneaux de leur message pour sauver ma progéniture. Qui déjà soupire.

Et la vie continue, le peu d’amis qui te rendent visitent dans ta maison.

Ta concierge, une voisine goutte à goutte en décapitation. Et la vie continue. La mélodie de la ferveur, et le champ labouré et la justice climatique et ta page facebook. Qui replacent les bouquets, qui séparent les fleurs fanées des fleurs fraîches au mémorial spontané? Et la vie continue-la traversée de la vie, l’exposition de Christian Boltanski chez Marian Goodman dans une odeur de paille et de roses séchées qui enivre. Et la vie continue. Départ-Arrivée, balisés par deux installations de néons les grands rideaux contemplatifs sur lesquels sont imprimés des photos de famille-pour toute Porte… Et puis les bruits de clochettes : « la musique des astres et la voix des âmes flottantes ». Un doux carillon. L’idée de mémoire Faire-part dans un parterre de fleurs et qui s’altereront le temps de l’exposition. L’herbe souple misérablement coupée des prairies vertes. Et puis les paroles retrouvées que j’ai confiées à tes mains. Les clochettes elles aussi attaquées par l’érosion.

Et dans le mur ouvert, certains murs restent parsemés d’impacts de balles. Déjà des crèches napolitaines dedans les pastori et les présents passés, l’énoncé de l’humain dans le vieux jardin contient l’enfant terrible et les gestes de la danse et l’amour qui fixe des yeux et veille soigneusement.

 

Et tandis que s’avancent. Les gens les bêtes et les choses tout de suite. Je cherche un pays innocent dans l’illimité des nuits. Multipliant les leurres et les chiens errants. Aux frontières, des hommes ont cousu leurs lèvres.                                                                      Catherine Jourdan le 29 novembre 2015

 

/CASSER LE MONDE INFANTILE

Casser le monde infantile.  Souffles dans un vertige mobile le flux vibrant exit le disque de cire, les ordres de sang parents tétés qui ne sont qu’adoptifs, lions d’orgueil coulés d’acier, serpents fuligineux, chiquenaude      leurs ombres prodigues enfoncent le présent l’oreille éteinte, ventriloque en sorte d’entendre. Qui ne mourrait ? Car la mort bouge inexplicablement dans la colère des morts jusqu’au long. L’Histoire de la mort à l’envers fausse, et le bétail trottinette pait. La mort dérive et vit une lumière nouvelle sur la vie. Vent épelle l’asphalte des feuillages aux feuilles tapies des platanes, et dans le contrepli des feuillés le retour des cygnes sauvages                                                                                                        Cellules à l’amorce, ondes, rayons, cillements sur les sentes du ciel                                      le verbe qui vibre ses véritables dimensions                                                                    dire ce que dit entièrement son nom                                                                                    l’épousé au sens d’épouser le féminin de l’être dans la haute tour                                    l’ensemencé de la semence scotché de la chair, tant et plus libérer la semence,              avec le pouls régénéré de coeur.                                                                                        Sur fond d’albe la chambre du soleil leste et le bleu volatilisant,                                              la limpidité du regard à la réponse de l’écho.                                                                        Un fluide clair inséparé comme l’énergie est une information. Les heures de la mutation s’avancent avec le minéral de l’Homme. (…)  Par Catherine Jourdan 2 Novembre 2019  230 Commentaires

 

/KÉNOSE_IESCHOUA

Kénose Ieschoua     Par Catherine Jourdan 5 Décembre 2018

Lettre aux rubans et gilets jaunes avant Noël/

« Qui dites-vous que je suis ? » D’une chère voix,    un cadran lumineux dans l’épaisseur du temps historique. Au calmant de l’eau, sur un peuplier   l’unique feuille. Aux siècles miens. L’eau qui roule,    tard dans l’hiver, sa conscience de Fils destiné à faire place à une existence humaine revêtant le morphê d’esclave. La langue d’air. Le sentier dans la forêt. Est-ce que cette voix répète ? Lui incarné, Elles vie et piété, presque bienheureuses, son baptême à l’âge de 30 ans. Du ciel sur la terre       sur les autels ardents, l’abandon du glorieux statut- reconsommé, surexalté par l’ascension : l’étoile avec l’étoile, la main tient à jamais- Vrai Homme, la conscience divine qu’a le Fils de son identité. Même les arbres s’abreuvent avec un bruit de particule. Monter sur le vieux pont-levis. Vivre comme Homme avec la faculté de pécher. Semblable aux Hommes et son dessein de salut, visant à mort. Le dépouillement du Fils dans son état divin. Même la petite qui va/ Fille Homme, sur la trace des grands. L’union de la nature divine et de la nature humaine, aux pommettes rouges. Déposer l’état divin, sa forme de Dieu, avant de se faire Homme. Résonne son doudou entre les paumes. Le cantique de Charles Wesley « Emptied Himself of all but love ». Parmi les pluies de grenades, revêtir la chasuble saure et l’univers de métal et les humiliations embellies dans l’espace étonné des ronds-points. Des vétilles ou non. Les lèvres de l’homme. L’Esprit de Jésus, sa sainteté: amener tous les êtres  à réaliser la relation qui doit les unir. Les plus bas, les plus faibles, les plus humbles. Même les journalistes boucs émissaires. Épaule contre épaule, il élève en lui-même l’humanité réhabilitée. Pleine humanité et pleine divinité ? Ses hauts faits, la personne du Sauveur, assumant le réel de leur condition misérable. Fils de l’homme, sauf dans sa transfiguration. Le sang bat avec plus de force. L’humilité dans le service et « l’homme-Dieu » de Kierkegaard. Comment Dieu s’est-il « vidé » de lui-même pour assumer une humanité particulière en Jésus de Nazareth ? Du vide de tout ce qui n’est pas Dieu. Seule la chute de l’Éternel dans le temps, couronnes doubles (…)

Catherine Jourdan/ Kénose_Iescoua Décembre 2018

 

/HOMMAGE (1948-2018) TERESA MANGIACAPRA Teresa Mangiacapra (sculpture) – Catherine Jourdan (Performance-Musique et Texte) Biennale di Venezia / Padiglione Campania-Una schiera di angeli per salvare il mondo, 2011/2012

« Questa installazione che ho presentato alla Biennale di Venezia 2011/2012, Padiglione Campania, e che ho l’onore di riproporre in questa secolare Basilica (Basilica di Santa Maria degli Angeli dal 20 Dicembre 2013 al 10 Gennaio 2014), fa parte di un più ampio progetto a cui mi dedico da alcuni anni, un lavoro ancora una volta dedicato all’Angelo: una realtà per me comprensiva di una dimensione prevalentemente armonica ma egualmente combattiva e determinata nel difendere la memoria e preservare la vita … Amo credere che davvero ognuno di noi possa diventare parte di una schiera angelica per arginare e delimitare lo squilibrio totale che rende così atroce e sofferto questo nostro tempo ,in corsa verso il collasso. Inseguo l’angelo perché mi guidi verso la luce che illumini la mia coscienza di angelo-guerriero in cerca di armonia. Percorsi interiori, alchimie di materie e forme per una metamorfosi dell’animo. Riequilibrare ciò che l’essere umano ha irrimediabilmente manomesso non riguarda più solo l’uomo e il pianeta che abita; l’ordine universale deve intervenire ;gli angeli sono espressione di questo ordine che si muove tra cielo e terra , la scala è il simbolo di unione tra le due realtà comprensive della dimensione invisibile, eterea, spirituale, quella che può aiutare l’essere umano a cambiare rotta prima che sia troppo tardi ». Teresa Mangiacapra ( Niobe ), dicembre 2013

54ème Exposition Internationale d’Art de la Biennale de Venise. Exposition au « Lo Stato dell’arte Regione Campagnia Padiglione Italia- EX Tabacchificio di Pontecagnagno-        Ancienne fabrique de tabac Pontecagnagno, Italie- 29 Septembre 2011-

Installazione di Niobe-Teresa Mangiacapra- Performance Commento musicale (Testo, Voce, Musica) Catherine Jourdan https://youtu.be/gQpalHzeXGM   https://youtu.be/UBYGFCcLAXc

 

/ÂME DES ÂMES-RÉSERVOIR DES ÂMES 

« Ce que tu sèmes ce n’est pas le corps qui naîtra ». Le corps glèbe enterré et disparaît, le tronc droit. La terre plus vraie. Cerceaux du temps tari comme un fétu en pleines narines. Souffle. Des siècles mien et tien. 

 

/VASHTI                                                            

 

/RECUEIL 26                                                                                                                       Pièce sonore (2014). Durée d’écoute 18’39″.                                                                        Choix de vingt-six poèmes extraits du recueil 26 de Catherine Jourdan.  

                                                                                

 

/Les femmes qui montent au ciel 2010. Durée d’écoute 15’40″ 

/DESTINATION

DESTINATION de Catherine Jourdan
Écrit et mis en scène par Catherine Jourdan. Avec Sandrine Briard.
Lumière Pierre Montessuit

                                                                                                                                          … Ma ascoltiano ora sandrine Briard che legge un poema di Catherine Jourdan dedicato a Lina Mangiacapre : « Lina, davanti a me tu sei… Je me rappelle, le temps est court- son voile muet tombe à mes pieds, quand la lune aussi- veut pénétrer les mers… « Si muove nello spazio l’attrice parigina, i suoi piedi piccoli e delicati sono nudi, le trasparenze dela sua camicia (come le portava lina, la cui eleganza era casta, pur svelando du viola e di turchino, alle luci dei riflettori che la seguono… « Tu es le capricorne… Tu es la dimension… Tu es l’île depuis l’autre rive… Tu sei l’isola dopo l’altra riva… ». Ed ora anche la palpebre di Sandrine si orlano du lacrime come piccoli diamanti…   Adele Cambria -Il paese delle donne N°16

 

/ Une armée d’anges (sonore) 2011 youtube.com/watch?v=gQpalHzeXGM&feature=share